mercredi 1 août 2012

Triptyque aquatique...


 


Salut Pollux !

Comme tu le vois, aujourd'hui je suis d'humeur un peu prétentieuse et j'ai choisi un titre qui utilise les 3/4 de ma capacité intellectuelle pour la journée (je me couche tôt normalement, donc j'ai pas besoin non plus d'une trop grande capacité). Pour te ravir, j'ai donc choisi  ces 3 photos prises pendant notre petite escapade dans le Périgord; photos que j'aime particulièrement (mais je suis aussi assez fière d'avoir préparé pour ce soir des fraises au sucre et mis à cuire une petite ratatouille sa mère, je te l'ai dit, aujourd'hui je suis un peu prétentieuse) et qui sont un peu l'idée que je me faisais des vacances en "colo" dans les années 80.
Je précise bien que c'est l'idée que je m'en faisais, car je ne suis jamais allée en colonie de vacances, ça n'était pas vraiment l'esprit de la maison.
J'allais c'est vrai, plutôt chez ma grand-mère, en vacances à 5 km de chez mes parents et dès le premier soir je pleurais devant mon assiette, implorant que mon "pôpa" vienne me récupérer ...
Non, chez nous, les vacances c'était "à domicile", à la campagne, à la faveur de mes angoisses de séparation.
L'été, il faut le reconnaitre, nous avions quelques corvées d'enfants à faire (attention, Jean Valjean c'est pour les prochaines lignes, quitte pas mon Pollux) : cueillir les groseilles et les équeuter, cueillir les framboises (et les manger), cueillir les cerises et les dénoyauter, cueillir les petits pois et les écosser (je t'aide à réviser tes verbes de l'été au passage) etc , etc ... le pire du pire était bien sûr de cueillir les haricots, parce que les feuilles nous grattaient partout. Les équeuter également nous faisait chier (enfin surtout ma soeur), alors nous tentions, si mes souvenirs sont bons, des méthodes du type, j'en pose 4 l'un à côté de l'autre et les équeute d'un coup de couteau, ou, la méthode plus négligée (de ma soeur), j'en prends beaucoup dans la main et les équeute comme un sagouin, à la poignée (enfin je sais plus si c'était ma soeur, mais comme elle était rebelle ça pourrait être elle ...).

Et puis, il avait la moisson et l’odeur de la moisson. Parfois, nous allions avec une de mes tantes, en Acadiane à travers champs, retrouver mon oncle à peine reconnaissable, recouvert de poussière, pour lui porter une bière : il avait chaud quand même et les conditions de travail dans les champs étaient moins confortables qu'aujourd'hui (il a 132 ans mon oncle, c'est pour ça, c'est vraiment une autre époque, Pollux)). Ma mère quant à elle, râlait et râle toujours, contre cette poussière qui se répandait sur son linge, qui séchait dans le jardin ...
Et puis l'été, il y avait aussi l'odeur du goudron sur les routes de campagnes qui étaient toujours refaites à cette époque de l'année ... Je me souviens de ce réflexe (que nous nous remémorions en riant avec Sweety le WE dernier) qu'avaient alors nos parents  de mettre le pouce sur le pare-brise, en marmonnant souvent un "Ha le con ! il va pas ralentir hein !" à l'attention du conducteur qui venait en face et risquait de faire ripper un gravillon sur leur pare-brise ...

Je me souviens aussi que ces vacances étaient l'occasion de retrouver nos amis parisiens qui venaient faire tourner en bourrique leurs grands parents "de la campagne". Nous avions alors découvert à l'époque Michael Jackson qui sortait son album Thriller en l'écoutant grâce au walkman d'une copine qui venait des "Clayes-sous-bois" et avait eu la bonne idée d'apporter le cassette de l'album... Je dois reconnaitre que nous écoutions alors beaucoup de musique à la radio, mais surtout ... la Valise RTL avec Fabrice  (plus tard j'ai eu mon transistor pour l'internat et j'écoutais Groucho et Chico, sous la couverture de mon lit.  Internat où je continuais de "pleurer ma mère" parce qu'elle me manquait, mais je te rassure, ça c'est calmé depuis ... mon mariage). Bon bref, on n'était pas loin de Paris, mais il y avait visiblement du "différé" quand même dans la transmission des tendances en tout genre... alors on était content de les voir les copains parisiens, souvent plus délurés et audacieux que nous !

Qu'il était doux ce temps des vacances quand j'y repense ! Passée l’adolescence, évidemment, tout cela nous a semblé d'un ennui énorme ... Mais je peux dire aujourd'hui, que tous ces souvenirs me font encore beaucoup rire pour certains et me procurent une réelle satisfaction lorsque je les évoque. Et cette campagne, que nous avions juré de ne jamais trop fréquenter tellement elle était loin de tout et si ennuyeuse,  je la souhaite aujourd'hui à mes enfants, pour qu'ils puissent construire comme nous des cabanes et faire, pourquoi pas de succulents gâteaux de boues (Jean Valjean -Acte XII - clap de fin) (et sinon, tu sais maintenant d'où je tiens mes talents culinaires...).

A plus mon Pollux !

 

4 commentaires:

  1. le bécherel masqué2 août 2012 à 15:38

    Ma Margot,
    Quel manège enchanté tous les jour, ou presque, avec toi. Tu m'en fais tourner la tête.
    Moi non plus je ne connais pas les colonies de vacances si jolies soient-elles paraît-il. Pareil, mes grands-parents comme destination de vacances, ou alors alors Papa d'un côté, Maman de l'autre, montagne et mer, gigot, poisson- enfin gigot non, car même s'il est berger le padré, le gigot on ne l'avait pas dans l'assiette. Faut-il en déduire que les bergers sont les plus mal gigotés ... ? Quid des bergères alors ? qui devraient pourtant avoir la cuisse ferme et bien galbée à courir dans les alpages derrière ces brebis qui n'ont cure des sentiers battus et vont chercher l'herbe verte là où nul autre sabot ne s'est encore posé ! (merci les conversations entre amis pour connaître l'origine du mot gigoteuse aussi appelée turbulette et son origine). Donc pas de gigot mais des souvenirs pas loin des tiens, même si plusieurs centaines de kilomètres les séparent. Pour les haricots, même topo, pour les petits pois, y'en avait pas, quant aux fraises c'était une dans le panier, trois dans la bouche. Mais moi ma Margot (dit avec le 'r' anglais du Pollux) j'ai quelque chose que tu n'as pas. Mais comme je t'aime ma Margot (toujours dit avec le même accent) je vais te le livrer mon secret, et si j'étais escrimeur (rien à voir avec le fait de s'escrimer sur un mot pour savoir s'il existe bien) je dirais 'je vais te livrer ma botte'... de paille ! Oh là pas la peine d'en faire tout un foin non plus hein. Parce que justement c'est de bottes dont il s'agit. Les bottes de foin, légères et de paille, beaucoup moins légères, que nous devions nous, tom pouce d'une dizaine d'années, mettre en tas, entasser pour le verbe adéquat à ajouter à la liste des verbes en vacances, au centre des champs pour que nos pères, ces héros en tracteur rouge, les chargent dans les remorques, pour, ensuite, les amener à la grange où, une fois de plus c'était nous, les tom pouce qui devions les ranger, oui je dis bien ranger, de façon à pouvoir en engranger le plus possible- oh que je suis fière de ce mot qui ne pouvait pas être plus idoine- un de plus dans la liste. Je te parlais donc de ces bottes, non pas celles que nous portions et dans lesquelles nous transpirions et dans lesquelles des épines fourbes, des insectes vicelards et des brindilles autrement plus irritantes se glissaient régulièrement pour nous rendre la tâche encore plus désagréable. Car ma Margot (accent fidèle au poste), ce n'était pas une sinécure, une partie de plaisir ces empilements savants de bottes. Non, car il fallait se méfier des ronces qui s'étaient glisser parmi les herbes inoffensives et qui arrachaient la peau fine et douces de nos menottes de tom pouce. Il fallait aussi se méfier des chaumes, dont nous ignorions le nom alors, qui se dressaient encore dans les champs et griffaient nos mollets et cuisses tous frêles de tom pouce. Tu vois ma Margot (on ne change pas un accent qui gagne), ces bottes si ridicules étaient-elles au regard des roundballs d'aujourd'hui qui avec ma taille de pin's, comme le dit ma vendeuse de chaussures préférée, me paraisse des montagnes, ces bottes donc, nous ont forgé les biscotos et le moral d'acier, parce que le goûter c'était seulement quand tout était à l'abri dans les granges. Autant te dire que nous ne chômions pas. Merci ma Margot (ça y est j'ai le kilt qui m'a poussé) d'avoir provoqué le remue-manège des vacances et raviver ces souvenirs qui me sont plus doux que ces bottes.

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  2. Merci à toi Bécherel masqué de ce beau commentaire ... Je peaufinerai donc l'apéro pour samedi, tu dois être assoiffée et comme mon oncle, tu l'as bien mérité !

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  3. humhum... t'oublie de dire que c'est surement à cette epoque qu'on s'est mises à fumer de la liane... pour tenir le coup sans doute!
    La piscine, les seuls souvenirs de vacances que la madre veut s'accorder...Celles ou on nous a laissé griller comme des sardines...justement!
    les corvées de ceci ou de celà, pas même récompensées...alors tu penses bien qu'il fallait faire ficelle ou fissa. La technique du haricot s'est vue supplanter par celle de la groseille... mise en confiture, enfin je veux dire en gelee, direct sur l'arbuste, direct sur la grappe... finement ecrasée du bout des doigts...Ha oui des souvenirs de ce temps que je suis heureuse d'avoir surmonté, dans une campagne, toute plate, ou seul le relief avait ete redesciné par nous grands amis d'EDF (RTE pour ceux qui suivent)...le signe d'un appel, d'une destinée... mais tu me comprends, toi!
    Heu si non je me souviens aussi que... je suis et reste assoiffée moi aussi! Je compte sur toi!!

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  4. Hihihihi ! tu m'as bien fait rire ma Sardine ! et surtout merci d'avoir laissé ta version des souvenirs, mais tu oublies que tu as eu un vélo tout neuf et plus tard un beau 103 SP2 allumage électronique (je parle même de cette belle paire de baskets fourrées que tu avais eu le droit de commander sur Télé 7 jours, une taille au dessus de la tienne), ça vallait certainement ces quelques corvées, plus les bonnes tartines de gelée et confiture qu'on pouvait ensuite manger au petit dej ! Tu seras toujours une rebelle. Mais quand tu viendras dans ma maison de campagne, promis, pas de corvée, juste l'apéro (il te reste plus qu'à te mettre à l'alcool).Bisous !!!

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